L’assistant·e réalisateur·rice

Que ferait le réalisateur sans son fidèle destrier, l’assistant réalisateur? Eh bien pas grand chose, mis à part un burn out certainement. Car n’oublions pas que faire un film, c’est galère. Il faut gérer des dizaines voir des centaines de personnes, respecter les planning et le budget, et surtout s’occuper des innombrables imprévus qui viennent entraver la bonne fin du tournage… 

Dépouillement et planning.

Un tournage, ça se prépare. L’assistant réalisateur va commencer par analyser le scénario et procéder à ce qu’on appelle le dépouillement. Ce processus consiste à identifier tous les éléments (personnages, décors, accessoires, véhicules, figuration…) qui figurent dans le scénario. Non seulement l’assistant réalisateur doit relever ce qui est décrit directement dans le scénario (comme les personnages, les costumes, les décors), mais aussi déterminer les moyens techniques (caméra, lumière, son, machinerie) qui seront nécessaires à la mise en image des mots.

Pour chaque séquence, on obtient ainsi un document (généralement sous forme de tableau) qui récapitule l’ensemble des moyens humains, matériels et techniques que nécessitent sa conception, pour anticiper au mieux la suite. Le dépouillement permet en effet un gain de temps non négligeable en permettant aux autres départements d’identifier clairement leurs besoins en vue du tournage, et de se préparer en conséquence. C’est aussi à partir de ce document que la production va pouvoir estimer le budget du film.

Du dépouillement va découler toute la suite de la phase de préparation. L’assistant réalisateur va ainsi l’utiliser pour établir la planification du tournage, dont il est responsable. Il s’agit d’abord de déterminer le nombre de jours de tournage nécessaires puis d’organiser l’ordre de tournage des séquences et des plans. Ce plan de travail est réalisé sous la supervision du producteur ou d’un de ses représentants, ce qui paraît évident quand on sait de la durée d’un tournage a une grande influence sur son coût.

L’assistant réalisateur est en lien avec les chefs de département qu’il coordonne dans la préparation du tournage. En lien avec le régisseur général, c’est aussi lui qui s’occupe des repérages ou qui se charge de la distribution (le casting) si aucun directeur de casting n’a été engagé.

Pendant le tournage.

L’assistant réalisateur est souvent présenté comme le bras droit du réalisateur, et c’est encore plus vrai au moment du tournage. C’est lui qui va servir d’intermédiaire entre le réalisateur et les techniciens. Il est notamment en lien constant avec les chefs d’équipe. Sa mission : décharger le réalisateur de tous les soucis afin que ce dernier puisse se consacrer le plus sereinement possible à son travail de création.

Les feuilles de service, une pour chaque journée de tournage, sont établies par ses soins et envoyées chaque jour aux techniciens concernés. Chacune d’entre elle détaille les séquences à tourner, la liste du matériel ainsi que du personnel avec ses heures de début et de fin de journée. Ce document permet d’informer chaque personne sur ce qu’elle a à faire, et évite les oublis, qui ne manqueront tout de même pas de se produire.

Le travail de l’assistant réalisateur nécessite surtout qu’il ai une vision globale du film et du planning de fabrication. Il doit toujours avoir un temps d’avance pour anticiper au mieux, voir gagner du temps dès que c’est possible. Par exemple, il garde un œil sur le tournage du plan en cours tout en pensant et préparant déjà le suivant.

Le respect du temps de travail est un élément important, car les dépassements entraînent des heures supplémentaires voire des jours de tournage en plus. Tout ceci peut entraîner des coûts importants dont les producteurs se passeraient bien. Et comme leur nom l’indique, les imprévus ne s’annoncent jamais : mauvaise météo, acteur indisponible… Le maître mot dans ces moments : la réactivité. L’assistant réalisateur doit être en capacité de réorganiser le planning du tournage pour perdre le moins de temps possible. 

Du sang froid avant tout.

Face à la complexité qu’implique le tournage d’un film, la présence d’un assistant réalisateur est indispensable pour conserver une atmosphère propice au bon travail de chacun, et donc faciliter la bonne fin du tournage. Il arrive qu’il soit épaulé dans sa mission par un second voir un troisième assistant à qui il délèguera des tâches secondaires.

La pratique de ce métier nécessite des connaissances artistiques et techniques solides pour être à même d’appréhender tout ce qui se passe sur le plateau et réagir au mieux. Un bon relationnel et de bons nerfs sont indispensables pour supporter et gérer les innombrables frustrations que génèrent les imprévus, voire les conflits qui éclatent parfois.

Publié le 1 novembre 2019. Dernière mise à jour le 8 septembre 2021.

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