La diégèse

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La diégèse est une notion relativement récente qui serait apparue pour la première fois dans les travaux du philosophe français Etienne Souriau dans les années 50. Le but était de créer un nouvel outil pouvant être utilisé lors de l’analyse de films.

Avant de vous proposer une définition, je trouve utile de vous indiquer que sa signification précise est toujours débattue par différents théoriciens du cinéma. Le mot trouve son origine dans le grec ancien “διήγησις, diếgêsis” qui serait aujourd’hui l’équivalent de “narration”. Ceci pourrait faire penser que diégèse et histoire sont synonymes, mais il n’en est rien, même s’ils sont étroitement liés.

Pour rester concis et à l’écart de tout débat sémiologique, intéressons-nous à ce qui est le plus communément admis autour de cette notion.

La diégèse correspond à l’ensemble des informations narratives présentes dans un récit. C’est-à-dire tout ce qui fait partie de l’univers fictif (les personnages, les décors,…) dans lequel s’inscrira ensuite l’histoire. Tous les procédés techniques qui servent de support pour communiquer cet univers (les mots, les images, les sons…) ne font pas partie de la diégèse, contrairement aux informations qu’ils véhiculent.

On dit que tout ce qui est dans la diégèse est intradiégétique. Il peut arriver que des éléments narratifs soient extérieurs à la diégèse car ils ne font pas partie de l’univers fictionnel, on dit alors qu’ils sont extradiégétiques. L’exemple donné le plus courant est celui de la musique placée sur l’action que le spectateur entend mais pas les personnages. De même, un narrateur est extradiégétique s’il ne fait pas partie de l’univers raconté, c’est assez rare au cinéma mais habituel dans les romans.

J’espère que cette introduction à la diégèse vous permettra de briller lors de vos prochains débats d’après séance. Mais même si son emploi est susceptible d’impressionner votre partenaire qui vous découvrira un don inexpliqué pour l’analyse, n’oubliez pas qu’il s’agit d’une notion abstraite et floue sur les bords, qu’on a vite fait de s’y prendre les pieds et mordre la poussière.

Une petite lecture : https://www.erudit.org/revue/cine/2009/v19/n2-3/037554ar.html

Publié le 15 février 2017. Dernière mise à jour le 21 avril 2018.

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