Le·a monteur·euse

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On vous a déjà expliqué ce qu’était le montage, mais qu’en est-il de son principal artisan, le monteur ? On sort souvent d’un film en en vantant la qualité de l’image, le fameux “c’était bien filmé !”, mais on entendra beaucoup plus rarement : “ce que c’était bien monté !”. Pourtant, et comme on le dit ici, son travail – celui du monteur – est essentiel.

C’est donc lors de la post-production que commence son travail. Si cette étape se place traditionnellement après le tournage, il arrive souvent que le montage commence en parallèle, au fur et à mesure de son avancement. Cela permet de repérer plus rapidement les éléments qui ne fonctionnent pas et, le cas échéant, de corriger le tir.

La première mission du monteur consiste à recevoir les rushes et à les visionner. Pour le tournage d’un long-métrage, on parle facilement de plusieurs dizaines d’heures. Cette étape, le dérushage, lui permet d’avoir une vision d’ensemble de la matière première à partir de laquelle le film sera construit et de commencer à sélectionner les plans qu’il voudra utiliser. Pour l’aider dans cette tâche, le monteur peut se servir des rapports montage et image rédigés par la scripte lors du tournage, ainsi que des rapports son édités par l’ingénieur du son. Ces documents contiennent de précieuses indications sur la qualité des plans tournés et permettent de trier les rushes plus rapidement.

C’est ensuite que le montage à proprement parler commence. C’est à ce moment là que le film va commencer à prendre forme. La première version s’appelle un “ours” ou first-cut. Il s’agit d’un montage grossier, fruit de l’assemblage des séquences qui constituent le film. C’est cette base que le monteur, sous la supervision (plus ou moins présente) du réalisateur et de(s) producteur(s), va affiner pour aboutir peu à peu (cela peut prendre des mois !) au montage final, le fameux final-cut.

Outre les compétences techniques, ce métier nécessite surtout une sensibilité aiguë de l’image ; du sens et du rythme qu’on veut/peut lui donner. C’est à dire d’avoir le feeling de ce qu’il faut faire : “Je ne coupe pas selon mes connaissances, je dois me plonger dedans et vraiment le ressentir” dit Michael Kahn, le gars qui a monté la plupart des films de Spielberg. L’important est en effet de toujours garder en tête l’émotion que l’on veut communiquer au spectateur, et cela demande d’abord au monteur de la ressentir lui-même pour comprendre ce qu’il monte. Et pour parvenir à cela, comme dans de nombreux domaines, il n’y a pas de secrets : c’est la pratique qui prime.

Image de couverture : Le théoricien du cinéma et cinéaste russe Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein.

Merci à Aurèle Collin pour sa relecture.

Publié le 14 juin 2018. Dernière mise à jour le 8 septembre 2021.

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