Les étapes de fabrication d’un film

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Un article plus complet détaillant le processus de fabrication d’un film est disponible ici : Comment un film est-il fabriqué?

Faire un film, c’est long et compliqué. Comptez plusieurs mois ou années pour faire un long métrage ! Sa conception implique des étapes que l’on va détailler ici. Le tournage est la plus connue car plus spectaculaire et faisant intervenir des personnalité·e·s bien connues du grand public : les acteur·rice·s. Mais il est loin d’être les seul·es à intervenir dans la fabrication d’un film.

Étape 1 : Le développement d’une idée

Tout part d’une idée. Si on a tendance à attribuer les origines d’un film au ou à la réalisateur·rice, une idée peut aussi germer dans l’esprit d’un·e scénariste ou d’un·e producteur·rice. Si l’idée provient d’une œuvre pré-existante (un livre par exemple), le·a producteur·rice doit acheter des droits qui lui permettent de l’exploiter. Mais ce peut aussi être une idée originale. Suivant qui a eu cette idée, un·e scénariste peut être engagé pour la développer et écrire un scénario. L’étape de l’écriture est longue et peut prendre des mois voir des années. Des échanges ont lieu entre le(s) créateur(s) et le(s)·a producteur·rice(s) tout au long de ce processus. Ce(s) dernier(s) doit(vent) en effet surveiller que le travail avance bien et dans une bonne direction. Des désaccords sont possibles car les intérêts et les visions du projet peuvent différer.

A ce stade, rien n’est sûr quant au devenir du film. Le projet peut très bien être avorté pour différentes raisons (impossibilité de trouver le budget, profond désaccord entre créateurs et producteur·rice·s…). Cependant, des sommes ont déjà été engagées : il faut payer les personnes qui écrivent le scénario. En France, des organismes comme le CNC proposent des aides pour l’écriture.

Étape 2 : Préparation du tournage (pré-production)

Nous avons maintenant un scénario terminé. Mais pas question de passer tout de suite au tournage ! Le budget n’est pas encore établi et on ne sait pas encore où tourner…

Le·a producteur·rice engage une équipe pour tout préparer. Il lui faut un·e réalisateur·rice si ce dernier n’a pas écrit l’histoire, il ou elle pourra être épaulé d’un·e ou plusieurs assistant·e·s. Le·a directeur·rice de casting va se charger de trouver les acteur·rice·s qui incarneront ensuite les personnages à l’écran. Un·e directeur·rice de la photographie va préparer l’apparence qu’aura le film du point de vue de l’image et de la lumière. Un·e régisseur·euse général·e va chercher les lieux où seront tournées les scènes du film et trouver les autorisations nécessaires, on parle de repérage. Mais ce n’est pas tout ! Il faut préparer tous les costumes, créer les décors, dresser une liste du matériel. Et tous communiquent entre eux, personne ne travaille seul.

Mais surtout : il faut des sous ! Et faire un film ça coûte cher, très cher. On peut difficilement parler d’un budget type car cela varie énormément d’un film (et d’un pays) à l’autre. En ayant recours à des stagiaires et en pratiquant du tournage “low cost“, il est possible de réaliser un long métrage en dessous d’un million d’euros. Sinon, comptez entre 1 et 5 millions d’euros en France. Aux États-Unis, ce n’est pas la même échelle, il est courant que les budgets dépassent les 20 millions d’euros ce qui reste très rare de notre côté de l’Atlantique. C’est au ou à la directeur·rice de production de trouver cet argent. Après avoir préparé son budget, il ou elle va le chercher auprès de télévisions qui ont l’obligation légale de dépenser un certain pourcentage de leur budget dans la création cinématographique. Mais pas seulement, des sociétés de production (Mandarin Cinéma, Why Not Productions, Fidélité Productions…) investissent aussi, de nombreuses aides sont aussi possibles de la part du CNC ou des régions.

Étape 3 : Le tournage (ou production)

Tout (ou presque) est prêt ! La mise en image à proprement parler du film peut commencer. Le tournage représente la partie la plus spectaculaire du processus de création, avec ses plateaux, ses décors, le matériel, les acteur·rice·s et les équipes techniques en action. On compte facilement plusieurs dizaines de personnes sur un plateau, voir plusieurs centaines dans le cas de productions plus grosses.

La hiérarchie est très stricte, chacun à sa place, chacun son boulot, sous l’autorité du ou de la réalisateur·rice. Il ou elle ne commande pas directement toutes les équipes (beaucoup trop de choses et de gens à gérer !), mais il ou elle est en contact direct avec les chefs d’équipe.

Tous les éléments tournés, que ce soit sur un support numérique ou pellicule, s’appellent les rushes. Les tournages, parce qu’ils coûtent très cher, ont un planning serré à respecter pour ne pas faire exploser les coûts. La production veille au grain. Comptez de quelques semaines à deux-trois mois de tournage pour un long-métrage.

Étape 4 : La post-production

Après le tournage, on se retrouve avec une montagne de rushes ! Chaque plan a en effet nécessité plusieurs prises… Il faut donc trier ! Grâce aux rapports image du ou de la scripte, le·a monteur·euse ou un de ses assistants va sélectionner et organiser tous les plans qui ont été retenus au moment du tournage, c’est le dérushage. Le·a réalisateur·rice peut être présent·e à ce moment. Une synchronisation sonore est aussi au programme : le son étant enregistré séparément de l’image au moment de la prise, il faut les assembler, un travail qui se fait notamment grâce au clap. Après cette phase de préparation, le montage à proprement parler va pouvoir commencer. Cette partie peut durer de quelques mois à un an voire davantage.

Mais le montage est loin d’être la seule tâche, il faut aussi mixer. C’est à dire créer l’ambiance sonore du film en jouant sur les niveaux audio. On réalise à ce moment là les bruitages, le design sonore, la bande-originale, on peut ré-enregistrer des dialogues, ajouter une voix off…

N’oublions pas les effets spéciaux numériques. Suivant la nature du film, la tâche est plus ou moins colossale et peut vite prendre du temps et coûter beaucoup d’argent.

Enfin vient le temps de l’étalonnage. Il s’agit ici d’harmoniser “l’ambiance” de l’image sur l’ensemble de l’œuvre. Limitée avec la pellicule, cette étape est très importante et permet beaucoup plus de choses avec le numérique. L’étalonneur·euse peut jouer avec les niveaux de noir, ajouter des sources lumineuses ou encore changer complètement l’ambiance d’une scène ou jouant sur les couleurs. Les possibilités sont nombreuses et demandent une grande rigueur pour garantir un résultat propre.

Étape 5 : L’exploitation

Une fois tout le monde d’accord sur le résultat final (réalisateur·rice, producteur·rice·s, diffuseur), le film est terminé. Il se peut que le ou la réalisateur·rice ne supervise pas le montage (on dit qu’il n’a pas le final cut) mais que le film soit quand même bouclé, c’est arrivé à Ridley Scott avec la première version de Blade Runner.

La vie du film ne fait alors que commencer, puisqu’il va falloir le montrer au public. Il existe de nombreux moyens pour ça, le plus efficace étant une sortie en salle. C’est alors là qu’interviennent les distributeurs.

Relu et corrigé par Aurèle Collin – Sources : Gralon : les étapes de fabrication d’un film – Le Monde : comment se fabrique un film en France

Publié le 29 avril 2015. Dernière mise à jour le 22 septembre 2021.

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